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livres

  • Jésus de Hans Küng - Editions du Seuil - Avril 2014

    31mwd8+3DVL._.jpgPour inaugurer notre rubrique "Livres", voici un article à propos du "Jésus" de Hans Küng

    Un autre Jésus

    Nul d'entre nous, protestants – qui plus est luthériens ! - ne peut, ne doit, ignorer le grand théologien suisse allemand Hans KÜNG qui avait publié il y a quelques années un ouvrage très connu : « Etre chrétien », qui avait défrayé la chronique et fut contesté par le Vatican. Küng et le cardinal Ratzinger furent amis et experts au concile Vatican II. Par la suite, ils s'opposèrent plus que très vivement. Hans KÜNG remettait particulièrement en question – et continue de le faire – des dogmes de l'Eglise, ce qui provoqua sa mise au ban de cette dernière! Ce court article n'a d'autre objectif que de nous aider à découvrir un Jésus à travers un grand théologien connu, dans une perspective historique claire et limpide, éloignée de tout dogmatisme, un Jésus homme, humain, si proche de nous. Nous citons ici les traits les plus saillants de l'ouvrage de KÜNG.

    Combattre

    Hans KÜNG vient de publier un autre ouvrage intitulé « JESUS » aux Editions du Seuil, qui reprend très largement le précédent. Au Jésus dogmatisé du cardinal Ratzinger, futur Benoit XVI, il oppose une version moins divinisée et plus humaine de Jésus. Il s'agit d'un ouvrage historique qui nous dépeint en fait, en Jésus, un rebelle contestant l'ordre établi. Pour KÜNG : « on ne peut ramener Jésus à un personnage mou, doux, sans résistance, et humblement patient » (...) souvent, le ton de Jésus est d'une extrême sévérité (...) toutes les fois que Jésus s'en est pris à la résistance que l'ordre régnant opposait à la volonté de Dieu, il a témoigné d'une volonté inflexible »

    Aimer

    Pour Jésus, aimer c'est d'abord « agir avec force et courage (...) l'amour ne signifie pas seulement l'amour des hommes, mais essentiellement l'amour du prochain (...) l'amour très concret de ceux qui nous sont proches, des plus proches. Il ne s'agit pas de renoncer à la conscience de soi, ni d'éteindre son moi en s'effaçant pieusement ou en pratiquant une ascèse au sens « bouddhiste » u chrétien, il s'agit d'orienter son moi vers autrui, ouvert, disponible à autrui, prêt à l'aider sans réserve. Vivre, non pour soi-même, mais pour autrui. Là se fonde, du point de vue de l'homme qui aime, l'unité indissociable d'un amour de Dieu sans partage et d'un amour du prochain sans limites. » (...) « Pour nous, égoïstes par nature, cela implique une conversion radicale : traiter autrui comme nous souhaitons l'être par lui ».

     Pauvres et riches

    Jésus n'a voulu faire aucune distinction entre les classes sociales auxquelles il s'adressait et quelles qu'elles soient : « par ses exigences radicales, Jésus force les barrières des classes sociales et atteint chacun dans son point sensible : le riche dans son avidité, le pauvre dans sa jalousie », « Il n'a pas voulu s'adresser uniquement à une catégorie ou à une classe déterminée; il s'est encore moins réservé à ces groupes qui formaient l'aristocratie religieuse ». « Il avait pitié du peuple, mais pas uniquement pour des raisons économiques (...) Jésus n'a prêché ni la société de consommation ni un communisme de soue populaire. Non pas : « d'abord la bouffe, puis la morale » comme le dit Berthold Brecht; mais « d'abord le royaume de Dieu, puis tout le reste ».

     Jésus et la société

    Les Evangiles, à de nombreuses reprises, sont peuplés d'individus «peu recommandables», des « marginaux » en quelque sorte, en termes d'aujourd'hui. Jésus n'avait aucun penchant ni attraits pour les modes de vie à la mode. Bannis, hérétiques, déclassés, marginalisés, minorités et tous ceux qui étaient rejetés par la société : ni les uns, ni les autres n'ont fait l'objet de discrimination de sa part; il s'est mêlé à eux; tout simplement les acceptant tels qu'ils étaient. Pour autant, Jésus jamais ne s'est compromis avec des individus ou milieux suspects, encore moins adhéré à leurs pratiques. « Il ne s'est pas abaissé à leur niveau : au contraire, il les a élevés au sien ».

     Didier LE MASSON

    Prédicateur de la paroisse luthérienne de l’Ascension, Eglise Protestante Unie de France 

    (Article extrait de « L'écho de l'ascension », mars 2014, journal de la paroisse luthérienne de l'Ascension Paris 17°, Eglise protestante Unie de France)

     Jésus

    Par Hans Küng

    Traduction d’Eric Haeussler

     

    Editions du Seuil Avril 2014