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assemblée du désert

  • l'Assemblée du Désert 2014

    Article extrait de Réforme, hebdomadaire protestant d'actualité http://www.reforme.net

    Le premier week-end de septembre s'est tenue la traditionnelle Assemblée du Désert, à Mialet, dans le Gard. 

    Désert d'hier et d'aujourd'hui, le compte-rendu de l'Assemblée du Désert 2014, par Antoine Nouis, directeur de Réforme

    Le culte de l’Assemblée du Désert, dimanche 7 septembre, était présidé par François Clavairoly. Il est parti du personnage d’Abraham appelé à se mettre en route sur un chemin de liberté pour marteler le verset de l’apôtre Paul aux Galates : « C’est pour être libres que vous avez été libérés. » En jouant sur l’étymologie des mots, le président de la FPF a souligné que la liberté de culte était la marque d’une culture vivante : « À force de démesure et d’orgueil, à force de penser que nous sommes plus que nous-mêmes, que nous n’avons aucun vis-à-vis… nous fabriquons un monde où il n’y a plus de place ni de temps pour faire halte, pour dire merci, pour rendre grâce à celui qui appelle inlassablement les hommes sur le chemin de la liberté. Le culte, au cœur de la culture,
    est le lieu même, le temps, l’espace privilégiés où peut se découvrir et s’attester l’origine de cette liberté. »

    En enrichissant encore la polyphonie des mots, il ajoute : « Ce mot de “culte”, qui signifie tourner et retourner comme on retourne la terre pour la cultiver ou comme on tourne et retourne une pensée avec intelligence pour en découvrir le sens et la vérité, nous rappelle que c’est le propre de l’homme que d’être de culture tout autant que de culte. »

    La revendication de l’expression religieuse dans l’espace public s’adressait notamment au ministre de l’Intérieur qui était présent, parmi les fidèles. Ce dernier a réagi en déclarant sur France Culture qu’il était le ministre des cultes et de la laïcité et que cette dernière garantissait la liberté des expressions religieuses dans le cadre des valeurs de la République et du vivre ensemble.

    Résister à la désespérance

    Dans la dernière partie de sa prédication, le pasteur Clavairoly a fait référence à l’actualité en déclarant que le combat pour la liberté s’était souvent heurté aux forces d’oppression : « Si, à vues humaines, l’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs, l’espérance qui demeure est que ceux qui empruntent ces chemins de douleur ne sont pas oubliés, ceux qui ont suivi ces destins de mort sont gardés vivants à jamais dans la mémoire de Celui qui les a appelés. » Le ministre de l’Intérieur nous a déclaré qu’il avait été ému par le rassemblement. Il a alors fait référence à l’histoire du protestantisme marqué par le combat pour la liberté religieuse.

    Véritables images de résistance, Françoise et Daniel Larribe, otages pendant six mois pour l’une et trois ans pour l’autre, ont raconté leur propre traversée du désert. « Notre façon de résister a été de ne pas nous laisser anéantir par notre captivité. Nous avons résisté à la désespérance. » Une des sources de cette résistance a été la beauté minérale du désert. « Le soir, lorsque je contemplais un coucher de soleil, je pensais que cette beauté-là, personne ne pourrait me l’enlever », a dit Daniel Larribe. Lorsque Françoise a été relâchée, elle a mené le combat pour la libération de son mari. Sa propre liberté intérieure, elle l’a cultivée en méditant le verset du livre de Job : « Nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu. Et le malheur, pourquoi ne l’accepterions-nous pas aussi ? » Un message de foi et d’espérance.