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"BIBLE OR NOT BIBLE"

 POURQUOI  LIRE  LA  BIBLE ? [1] 

Le titre, quelque peu shakespearien, de l'ouvrage publié par nos Pasteurs Alain JOLY (titulaire de la paroisse luthérienne des Billettes, Paris) et François CLAVAIROLY (Président de la Fédération protestante de France)  « accroche » immédiatement comme l’on dit en termes d’édition. Il peut certes étonner. Mais, grâce aux « angles d’attaque » à la fois différents – luthérien et réformé -  mais fondamentalement semblables - de leurs auteurs, on ouvre et lit ce livre avec passion, comme découvrant des perspectives chargées d’une  nouveauté, d’une modernité respectant la Tradition, mais qui nous réserve de belles surprises, souvent marquées de poésie. Des pages, chez l’un et l’autre pasteur, de grande envolée, chaque ligne soufflant l’esprit et le sacré. Un livre de méditation et de connaissance, que l’on n’abandonne pas au coin de la lampe, mais demeure un guide de quotidienneté..

Très vite, l’on découvre une langue inhabituelle, éloignée des débats théologiques ardus et complexes habituels, une langue claire qui nous parle, dans son extrême simplicité, sans pour autant porter, tout au contraire, quelque ombre que ce soit à la profondeur de la réflexion.

Cet ouvrage comporte deux parties. La première, traitée par Alain Joly : « Toutes les Ecritures nous montrent le Christ », la deuxième, par François Clavairoly : « La Bible n’est pas une relique ». Le présent article analysera la première partie, la deuxième faisant l’objet de l’article qui suivra.

Alain Joly nous prévient : «  Toute lecture humble de la Bible tient sa promesse (…) c’est une expérience attestée de générations en générations », ajoutant « Il n’y a pas de méthode de lecture (de la Bible) mais si on lui réserve une approche humble et confiante, alors, la fleur éclot et ses parfums saisissent l’être intérieur (…) sa lecture ne laissera personne indemne. ». Alors : la Bible est à la fois «  dans la dimension humaine et dans la dimension divine ». Elle représente «  les approches multiples du sacré. » et «  négliger sa part d’origine surnaturelle et divine, serait mépriser le fait que l’humain est en capacité  d’élévation spirituelle en se laissant rejoindre par plus grand que lui. »

Ce qui est, pour nous, fondamental, c’est la « dimension sacramentale » de la Bible et des Ecritures Saintes : « l’Ecriture Sainte par la foi de ceux qui la parlent et l’écoutent, détient l’anticipation du sacrement de la Sainte Communion » (…) « Le réformateur Martin Luther avait fort justement rétablil’équilibre entre laParole et la Sainte Cène, estimant que les deux modes de présence donnent pleinement Jésus-Christ rédempteur. Parole et eucharistie sont Verbe audible et Verbe visible, l’une et l’autre agrégeant au corps du Christ ».  

D’où l’importance de la prédication, de son contenu, de ses buts : « elle doit produire en moi, écrit le Pasteur Joly, les mêmes réactions, les mêmes questionnements, les mêmes consolations. Et le prédicateur doit éviter la conférence thématique, s’en tenir au texte et à  ceux qui l’écoutent, au moment où ils l’écoutent, la Parole de Dieu, cet être vivant, osons la qualifier ainsi, que la Bible enchâsse comme un trésor de parfums libérés à l’odorat de l’attention humaine. » «  Il n’y a pas d’autorité de Bible sans le fait du Christ. L’ultime et indépassable contenu des Ecritures saintes, c’est le Christ. »  Car « la Bible ne peut se réduire à n’être qu’une source d’informations, fusse la relation difficile et passionnante d’un peuple avec son Dieu, ni non plus un formidable recueil  de littérature antique. la Bible demeure dynamique parce qu’elle inspire au croyant son agir et son comportement nouveau et à l’Eglise (à toutes les confessions chrétiennes) sa doctrine et son expérience de foi au cœur du monde et devant son Seigneur. »

A juste titre, le Pasteur Joly rappelle l’importance de la liturgie «  haute Eglise » (High Church) anglicane et luthérienne, « attentive à la beauté et à la profondeur spirituelle du déploiement liturgique. » L’auteur des présentes lignes peut en attester pour participer fréquemment depuis bien des années, aux offices, anglican en Grande Bretagne, luthérien en Allemagne, illuminés par Bach le luthérien, et Haendel : splendeur, enchantement, magie sacrée.

Ainsi « rien de ce qui se fait d’authentique en l’Eglise ne l’a été et ne le sera sans la Bible. C’est encore ce principe d’autorité, simplement résumé par les Pères de la Réforme, en ces deux mots latins : sola scriptura. Il s’agit d’une autorité en ce sens qu’elle crée des êtres nouveaux, qu’elle est auteur de vie. »  « Toute lecture de la Bible tient sa promesse. » Et, dans une belle formule poétique il poursuit, disant « Les fruits mûrs sont là. »  

Et de conclure: « Si les Ecritures étaient recevables sans la foi, elles ne véhiculeraient pas le Christ, car il n’est pas une évidence, il est l’être aimant et aimé que l’Evangile proclame à la disponibilité de l’humain qui n’est de la sorte nullement forcé à aimer. »

Si notre Pasteur Alain Joly écrit que l’on ne sort pas indemne de la lecture de la Bible, il en est de même de ses propres pages rédigées d’une écriture limpide ,transparente, passionnée de divin et de clarté, dans l’extrême simplicité d’une pensée éclairante et sans concessions pour  la facilité, mais tout entière guidée par la liberté de la pensée et de la foi et de celle d’aimer.  

Didier  LE  MASSON 
Paroisse luthérienne de L’Ascension. EPUdF.
PARIS XVII° Avril 2015
 

[1]  Editions Onesime 2000. 1 rue Mireille  13190  ALLAUCH.

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